Aspect de la maladie: des boules de sèves jaune translucides se développent en particulier aux naissances de branches.
L’arbre a une faible végétation, des branches meurent, le tronc et les grosses branches se déforment, ne sont plus cylindriques, puis l’arbre meurt parfois très jeune.
Aux endroits ou un chat a griffé ou encore ,été éraflé, le tronc a presque explosé C’est une maladie strictement physiologique, c’est à dire de constitution
Écologiquement parlant le cerisier comme l’abricotier et les autres arbres à noyau, sont des arbres de repeuplement Au début il y a les herbes, puis des plantes plus ligneuses comme le genet, l’ajonc, les pistachiers et autres filaires suivent en zone sèche, en zone un peu plus protégée et en zone plus humide, ce sont les fruitiers qui se développent, étant donc en lisière de forêt et en zone assez humide leur tronc n’est jamais directement exposé au vent et au désèchement.
C’est là l’inadaptation de ces arbres et l’écorce meurt à cause des variations de notre climat méditerranéen. Quand souffle le vent marin le taux d’humidité et de 90 à 95 %, l’arbre force pour transpirer, pour faire circuler les sèves ascendantes, vient alors un retournement de climat très brutal chez nous, le vent du nord ou la tramontane soufflent et dessèchent l’air pour arriver à 7 à 10 % d’humidité seulement, soit un facteur 7 à 10 pour d’humidité ambiante, le tout encore multiplié par 4 ou 5 par fort vent, d’un coup l’arbre doit transpirer un minimum pour résister à ce facteur transpiration d’une variabilité de 50 fois, c’est énorme, certains arbres suppriment des bout de feuilles, d’autre des branches entières, c’est le phénomène du « foletage »
Pour nos arbres à noyaux et en particulier le cerisier, l’écorce meurt et fait un garrot tellement solide, que l’arbre n’est pas assez fort pour le casser tout seul, les sèves n’arrivent pas à redescendre, des cellules éclatent et laissent échapper la gomme du cerisier La solution, car il n’y en a pas deux m’a été donnée par mon père qui le savait de son grand père… Il faut fendre cette écorce d’une manière très précise, tout d’abords sur une très faible profondeur, soit 2 à 3 mm grâce à un cutter préréglé par exemple
Ensuite par n’importe quand, uniquement pendant la croissance de l’arbre soit de préférence entre mai et juillet, car ce sont les seules périodes pendant lesquelles l’arbre sait se défendre contre les agressions de maladies comme le monilla
Ensuite il doit y avoir une scarification tous les 3 cm environ, mais en quinconce, pas du haut en bas de l’arbre d’un seul trait, en insistant sur les nœuds qui sont souvent plus durs Dans l’instant l’écorce s’écarte à vue d’œil, par la suite, vous constaterez que l’écorce libéré s’est écartée de 1 à 3 cm et que l’arbre a repris toute sa vigueur, il est sauvé et peu produire comme cela pendant des dizaines d’années s’il n’est pas déjà trop tard. J’ai du faire cette opération de nombreuses fois sur cerisiers abricotiers, pruniers qui n’arrivait pas à faire éclater leur écorce, mais aussi plus rarement sur pommier
Luc Meynard
Paysagiste et décorateur
passionné d’ethnobotanique
animateur ECOJARVI