Compost, terreau et vie du sol en climat méditerranéen

Compost, terreau et vie du sol en climat méditerranéen

le compostage est une technique d’amélioration des évolutions de la matière organique pour mieux enrichir un sol en fonction du résultat que l’on veut obtenir

AVANT PROPOS

Pourquoi refaire éternellement les recherches, pourquoi ne pas profiter du collectage de nos anciens et autre prédécesseurs, en gardant ce qui est bon et en oubliant le reste

un compost est un équilibrage artificiel mais uniquement de manière mécanique et avec des adjuvants bio, de la matière organique que nous faisons en guidant la vie des microorganismes

Je développerai ici ce que 35 ans d’expérience m’ont amené à conseiller pour faire du compost en milieu méditerranéen, nos sols sont souvent très pauvres, 8/1000 alors que l’on considère qu’un sol fertile doit avoir 25/1000 soit des centaines de tonnes hectare de compost à apporter pour rattraper le niveau

L’usage des engrais n’a rien arrangé car l’azote chimique, pour être efficace doit user un peu de cet humus

Enfin les terrains souvent calcaires de la région ont tendance à se compacter, et ne font un retour vers la fertilité, que quand les chênes sont de retour au niveau centenaire ou par intervention de l’homme.

Le compost et le compostage

Où travailler un compost ?

En principe à l’abri de haies ou d’arbres car l’hygrométrie ne change pas trop et que le milieu est souvent plus riche en germes en raison de la proximité d’arbres, ce qui favorisera l’enrichissement en vie du compost

Par défaut une bâche par dessus aidera à limiter les effets du vent

La succession de dessèchement-humidification fait perdre de la matière par oxydation ou par lessivage

LA MATIÈRE ORGANIQUE

Tout ce qui est vivant est de la matière organique qui peut un jour donner du compost puis de de l’humus, il est nécessaire d’en avoir de grandes quantités pour l’agriculture.

Il faut savoir exclure les plantes trop aromatiques comme les résineux ou les agrumes, la viande doit être hachée et bien mélangée si on tient à l’utiliser dans un compost (voir article « ce que l’on peut mettre dans un compost)

Cette matière très riche en vie, ne doit pas brûler inconsidérément, (chauffer par la combustion lente produite par les champignons thermogène) pour économiquement ne pas perdre de matière humique finale, pour limiter et rendre efficace le travail de l’agriculteur ou du jardinier, et pour retarder autant que faire ce peut, le réchauffement climatique (les petits ruisseaux font de grandes rivières , la somme des petites économie donne un trésor)

En description les différentes méthodes de compostage

LE COMPOST EN MILIEU MÉDITERRANÉEN

Généralités sur le compost

Historique, la tradition du buis provençal

Mon arrière grand père était un riche paysan provençal, il envoyait ses ouvrier « faire du buis » c’est à dire couper du buis en petits morceaux et les charrettes transportaient le tas vers le compost que l’on tournait tout l’hiver

La richesse du buis combinée à un bon compostage lui assurait des rendement à faire pâlir d’envie nos agriculteurs modernes

But d’utilisation du compost

Un compost restructure même une mauvaise terre, dans ce cas il faudra en apporter beaucoup et longtemps, sa fertilité est liée à sa vie, et plus l’arbre ou la plante tire plus la vie du sol s’active pour apporter des centaines d’aliments à la plante et non pas seulement des sels minéraux

LES DIFFÉRENTS TYPES DE MATURATION DES MATIÈRES DANS UN TAS DE COMPOST

Description des différentes évolutions de la matière organique dans un grand tas.

a)Les zones anaérobie,

b)Les zones acide

c)Les zones azotée,

d)Les zones carbonée

e)Les zones brûlée

f)Le compost qui sent bon

1.Les zones anaérobies,

Pour les repérer c’est facile, ce sont les zones qui puent car la microflore et la microfaune de ces zones vit dans des paquets sans air, anaérobies et la dégradation de l’urée, par exemple donne de l’ammoniaque, gaz dangereux pour la santé, à quelques très faibles pour cents on a constaté deux à trois fois plus de maladies de bronches pour les animaux qui y sont exposés

2.Les zones acides

Les lactofermentations, acidifient la matière, et font une sorte choucroute, en diminuant le PH on arrive à une zone où plus aucune vie se développe, c’est l’ensilage

3.Les zones azotées,

Ce sont les zones de crotte ou de végétation très jeunes qui sont très riches en azote, mais aussi les urines ou lisiers

4.Les zones carbonées

Ce sont les pailles, les feuilles vielles ou tombées séchées, les rameaux ou petites branches ramassés en hiver ou à l’automne

5.Les zones brûlées

Dans un tas de végétaux vous constaterez des zones blanchies, ce sont les zones où les champignons thermogènes (qui dégagent de la chaleur) se sont trop développés car le compost n’était pas assez humide

6 Le compost qui sent bon

Un bon compost sent le terreau des bois, avec sa multiplicité de champignons, de bactéries d’insectes et autres vermicule, plein de vie

La théorie du professeur Bouchet Le Professeur Bouchet a fait une longue expérimentation sur les compost et ses conclusions sont les suivantes

Il préconise une fermentation en deux phases La phase de stockage anaérobie La phase de fermentation aérobie

LA PHASE DE STOCKAGE ANAÉROBIE

Objectif : l’attaque des matières organiques ligneuses, la vie d’un compost aérobie n’attaque pas en profondeur les parties ligneuses (boisées) de la matière, la fermentation anaérobie, au contraire avec une évolution limitée par la consommation d’éléments énergétiques non dépendants de l’oxygène

méthode de stockage propre Protection de la matière (intempéries) Estimation du degré de maturation

Préparation, méthode de stockage propre Cela nécessite une fermentation en tas sur une zone imperméable comme une dalle de béton ou de l’argile, la matière sera tassée fortement arrosée et bâchée pour mettre la matière en attente après sa lactofermentation

La méthanisation est une fermentation anaérobie particulièrement intéressante car elle évite aux gaz à effet de serre de se diffuser dans l’atmosphère

Protection de l’environnement (intempéries) Une cuve de récupération des eaux d’arrosage est nécessaire pour ne pas polluer la nappe phréatique,

Estimation du degré de maturation

La matière est prête à être compostée quand les morceaux les plus ligneux et les pépins de raisin par exemple se brisent facilement

La matière est alors prête à être travaillée dans sa deuxième phase

LA PHASE DE FERMENTATION AÉROBIE

Objectif : Sanéfaction et explosion de la vie de la matière Par cette fermentation thermogène, la température monte jusqu’à 70 C et détruit toutes les protéine contenues dans la matière, c’est à dire les antibiotiques, mais aussi la plupart des pesticides modernes, Son autre but est de faire exploser la vie dans cette matière pour ensemencer le sol

méthode

Équilibre des proportions de la matière ; 20 de carbone pour 1 à 2 d’azote

L’eau élément déterminant du compostage La matière doit contenir environ 70% d’humidité pour ne pas la gaspiller contrairement à un tas de fumier, ou à un épandage de fumier, ce taux d’humidité permet d’activer la vie du compost et ainsi les excès carboniques sont combinés aux azotes mobilisés, et ainsi il n’y a pas de perte de matière

En effet on constate que les carbonnes se consument pas trop, les azotes ne s’évaporent pas ou ne sont pas lessivé vers les ruisseaux et rivières

Un excès d’eau bloquera la fermentation aérobie et donc continuera la fermentation anaérobie par zone, ce qui peut se repérer par des odeurs putrides et c’est contre productif car ce compost est alors toxique pour les plantes, et de mauvaise qualité de fertilisation (souvent des nitrites)

ADDITIFS

Il est important de rajouter un peu de calcaire, d’algues marines calcaro magnésienne par exemple, car il faut neutraliser l’acidité de la première fermentation pour permettre le redémarrage rapide des fermentations

Nos terres contiennent souvent du calcaire, mais aussi une certaine sorte de vie microbienne qui a résisté à tous les aléas du climat, il est donc très intéressant de créer une culture des ferments de votre propre terre associés aux autres ferments du compost pour vivifier votre sol

Pour cela, prendre de la terre à l’endroit le meilleur de votre terre, et en mélanger à 2à 5 % avec le compost au moment du lancement de la phase aérobie

Non seulement les germes existants coloniseront le compost, mais les autres germes présents venus des plantes, du fumier ou de l’air, se multiplieront en s’adaptant aux éléments de la terre apportée en s’auto sélectionnant pour mieux se développer dans ce sol

LE CONTRÔLE DE LA TEMPÉRATURE DE FERMENTATION,

et l’évolution de la matière

Un simple bâton est le thermomètre idéal pour contrôler la fermentation du compost, quand on le sort du tas on voit si cela fume, mais surtout en touchant la partie du bâton qui était dans le terreau, cela permet de savoir la température du cœur du tas

Si c’est brûlant le compost est à plus de 40°C

Si on peut laisser la main sur le bâton on est environ à 25-30°C si c’est tiède le compost est un peu plus chaud que la température ambiante La fermentation part d’un endroit et contamine rapidement le tas en entier, si un tas ne démarre pas bien prendre une fourche de celui qui a démarré et l’inclure dans le tas qui ne démarre pas en prenant soin de couvrir un peu l’apport et favoriser la circulation d’air indispensable à la fermentation aérobie,

REPRISE DE L’ANDAIN POUR LIMITER LES MAUVAISES HERBES

La fermentation chaude détruit aussi les graines en les cuisant, à de rares exceptions près, c’est très efficace pour ne pas avoir trop de mauvaises herbes dans le jardin Il faut ensuite reprendre le compost, mettre ce qui était autour au cœur et le cœur autour, une deuxième fermentation se déclenchera qui fera la sanéfaction des parties extérieures qui n’ont pas pu fermenté car à l’extérieur du tas

DIMENSIONS DES ANDAINS

Les meilleurs résultats en qualité de compost provenaient d’andains les plus longs possibles, de 1,70 m de haut et de 2,20 m de base

LA PROGRAMMATION DU COMPOSTAGE EN FONCTION DE LA FERTILISATION À DONNER AUX CULTURES

L’avantage fondamental de cette méthode est la capacité quelle a d’apporter au sol une vie et des qualités correspondant à la période d’utilisation de ce compost voir plus bas Traduction en pratique de l’utilisation d’un compost

Si dans deux mois vous voulez fertiliser une terre sale, vous démarrerez la phase aérobie dans un mois, et au moment de l’utilisation, le compost aura le niveau d’agressivité nécessaire pour votre utilisation choisie

Si vous voulez un compost qui donnera le meilleur terreau, vous utiliserez des feuilles de feuillus comme le tilleul, le micocoulier sans les graines, le troène, le laurier…

L’UTILISATION DU COMPOST

Le contrôle des qualités d’un compost Un compost qui pue est un compost raté, à retravailler, ou à comprendre pourquoi

État colloïdal

Un bon compost tâche les mains, colle , absorbe l’eau comme une éponge ou presque, il est en route vers l’humus stable base de la fertilité d’un sol

Contrôle de l’homogénéité

Un compost mal émietté aura toujours des zones qui n’auront pas assez travaillé, un compost ne contenant pas assez de fibres comme de la paille ne permettra pas de laisser passer l’air n nécessaire à sa sanéfaction

Contrôle de la qualité de la matière

Un compost qui contient trop de molécules aromatiques en en particulier des résines, aura beaucoup plus de mal à se faire, on ne devrait pas utiliser plus de 20% de résineux si on veut réaliser un bon compost

DU COMPOST JEUNE AU TERREAU

Le compost mûrit donc pendant sa phase aérobie (2° Phase) tant dans ses aspect agressivité qui va en décroissant, que pour l’aspect et la texture de la matière qui se brise de plus ne plus facilement.

Le but de l’utilisation du compost est bien sûr d’augmenter la fertilité du sol, mais avec un compost nous pouvons aussi rechercher : l’adaptation de la matière à la plante que l’on veut faire pousser : utilisation la dynamique d’amélioration du sol et de la matière qu’il contient : propriétés

Le compost est d’abord en pleine fermentation,

8 à 15 jours = 70/80°C c’est un compost inachevé en diminution d’activité

10 à 20 jours = 40°C c’est un compost très jeune en fin de chauffe

15 à 30 jours = 30°C c’est un compost jeune achevé

20à40 jours c’est un compost mûr terminé depuis trois mois c’est un vieux compost Terminé depuis un an c’est un terreau

Terminé depuis deux ans ou plus c’est un vieux terreau

Traduction en pratique pour un travail à 15 ° C

dans un endroit abrité du vent en pleine fermentation, 8 à 15 jours = 70/80°C c’est un compost inachevé

Utilisation on peut prendre une fourche de ce compost pour ensemencer d’autres composts ou d’autres zones du tas qui n’auraient pas encore démarré

Propriétés très agressif dans un sol, il ne faut pas encore l’utiliser car il n’est pas homogène

en diminution d’activité 10 à 20 jours = 40°C c’est un compost très jeune

Utilisation Ce compost sera utilisé pour aider au nettoyage d’un terrain qui vient juste d’être défriché ou riche en matières organiques mal décomposées

Propriétés très agressif peut faire crever des plantes fragiles

en fin de chauffe 15 à 30 jours = 30°C c’est un compost jeune Utilisation

Ce compost sera utilisé pour aider au nettoyage d’un terrain qui vient juste d’être défriché ou riche en matières organiques mal décomposées, il va bien aussi pour relancer la vie microbienne du sol et permet à ce dernier de se réchauffer plus vite que sans car cette vie microbienne fait gagner 2 à 3 degrés dans le sol ce qui est très important pour la précocité d’asperges (15 jours en moyenne) ou d’autre cultures précoces

Propriétés encore agressif mais d’une diversité de microflore et microfaune plus grande

achevé 20-25° 20à40 jours c’est un compost mûr Utilisation

Ce compost n’est plus que moyennement agressif, il ne convient pas pour des semis ou des plantes fragiles, mais convient parfaitement pour être utilisé en culture, en zone de démarrage ou en zone pauvre, on le localisera dans un sillon, on remélangera en surface et on plantera sur le compost

Propriétés compost d’usage courant

terminé depuis trois mois c’est un vieux compost

Utilisation Pour des plantes relativement fragiles comme des fleurs, ne convient pas pour des semis

Propriétés compost peu agressif

Terminé depuis un an c’est un terreau

Utilisation ce terreau peut servir pour faire des semis après avoir été retravaillé et tamisé, il convient parfaitement pour le rempotage de jeunes plants et sera alors complémenté de sable, d’argile, de tourteau de ricin, de corne broyée selon la plante à rempoter : Propriétés terreau de rempotage et de semis

Terminé depuis deux ans ou plus c’est un vieux terreau

Utilisation Pour plantes très fragiles, bouturage et semis

Propriétés très doux, non agressif

LES AUTRES TYPES DE COMPOST ET COMPOSTAGE

LE LOMBRICOMPOST

Cette matière que l’on utilise avec succès pour de nombreuses cultures aujourd’hui n’est, à l’origine que le sous produit de l’élevage de vers de terre pour la pèche.

Méthode de préparation Des ballot de paille sont alignés sur le sol, arrosés et ensemencés avec des petits vers de terre très rouges, les plus actifs

Intérêt Produit en 5 à 6 mois un compost très riche et non agressif, bon rapport pour la pèche et bientôt pour l’alimentation humaine !!! Utilisation Très bon terreau de rempotage mais bon un peu partout dans le jardin, surtout s’il reste des vers de terre qui travailleront pour vous votre terre gratuitement en permettant le drainage des sols vers les talus Les composts de champignonnières

Longtemps de très bons produits, les composts de champignonnière ont subi, eux aussi le syndrome de la vache folle, même, si elles ne l’étaient pas encore au moment des faits.

Le compost de champignonnière

était fait à l’origine avec de la paille et du fumier de cheval. Le développement de champignons dans mes caves ou grottes n’apporte qu’une amélioration car ils correspondent à un apport en protéines et matières azotées fermentées en milieu aérobie.

Un compost de champignonnière issu de l’agriculture biologique est un excellent apport pour une exploitation agricole.

Par la suite on a voulu faire des économies , et on a fait les compost avec des matières de plus en plus économique, on en est venu à utiliser des gadoues d’épuration, car comme pour la vache folle, la matière d’origine avait le même bilan NPK et autres cendres, en faisant fi de tous les éléments génétiques qu’elles peuvent conserver et véhiculer, et sans étudier au préalable tous les facteurs de concentration de matières que savent faire la plupart des êtres vivants.

Manque de chance, les champignons concentrent les métaux lourds, eux-mêmes déjà concentrés dans les boues de stations d’épurations par les éléments vivants qui s’y sont développé.

Un compost de fin de champignonnière dans lequel il y a des gadoues urbaines, ne devrait être utilisé que pour fertiliser des espaces verts, à condition encre qu’ils ne soient pas trop lessivés, vers des zones de culture.

Les compost de broussailles et de broyats d’élagage. Souvent longs à produire une matière de qualité car les bois sont trop gros, mal broyés, j’ai constaté souvent des déficits violents d’azote dans les endroits ou ces composts pas assez travaillés sont utilisés

Les compost d’écorces de pin Si ils sont travaillés dans de bonne conditions il peuvent être excellents

C) LES ENGRAIS VERTS

Principe de base

Rôle fertilisant et microbiologique Faire un engrais vert c’est faire pousser une plante uniquement pour l’apport qu’elle fera au sol au moment de sa destruction. Selon son stade de développement elle apporte des éléments très différents : jeune, elle apporte de l’azote et une matière vite décomposée mure elle apporte une matière équilibrée sèche, elle aura souvent pompé l’eau du sol en concurrence aux plantes voisines et ressemé ses graines qui l’an prochain vous gêneront pour travailler le sol

Rôle mécanique

Son utilisation permet de garder le terrain cultivé et ainsi de limiter le problème des adventices, mais aussi de limiter l’érosion Les racines stabilisent le sol mais en pourrissant donnent des passages aux cultures suivantes

Efficacité des compostages

Vous aurez compris que la méthode Boucher a ma préférence Les andains sont de préférence installés dans un endroit à l’abri du vent, et parfois couverts de branchages, il est possible de mécaniser ce lourd travail pour un contrôle de développement et une efficacité de rendement matière /produit fini bien meilleures qu’avec les autres méthodes

En comparaison

Le compostage de surface ou le BRF bois raméen fragmenté

Ces méthodes sont très à la mode mais ont de nombreux inconvénients sous notre climat

Elles consistent à enterrer superficiellement de la matière organique végétale fraiche ou à peine fanée dans le sol lui-même peu travaillé en profondeur

En théorie c’est très intéressant car cela ne perturbe pas trop le sol dans sa vie et même l’encourage fortement

C’est souvent vrai en climat atlantique car l’humidité ambiante ne dessèche jamais vraiment les matières et ainsi ne tuent pas les micro organismes humificateurs qui colonisent la matière emborgnée (à moitié enterrée) et l’humifient avec beaucoup de pertes de matière

Chez nous en climat méditerranéen, les variations d’humidité sont drastiques, des 95% des vents marins, elle passe souvent pour plusieurs jours à seulement 7 à 12% ce qui peut momifier à peu près n’importe quoi

Cela tue les microorganismes ou les freine violemment et la matière se brûle alors au vent sec en donnant peu d’humus stable

La culture en gros andains

Pratiquée avec certains succès en Afrique subsaharienne, la méthode consiste à empiler des matières organiques et à planter dessus, l’humidité et la chaleur tropicales donnent des résultats avec cette méthode

Chez nous on va retrouver le même problème d’une exposition importante au vent qui va rapidement désècher le tas et gêner fortement les microorganismes humificateurs

Le complexe argilo humique est la base de la fertilité sans trop d’eau en zone méditerranéenne

La permaculture

Proche des méthodes précédentes cette théorie dit qu’un sol peu produire spontanément des fruits et légumes, en semant seulement quelques graines et en intervenant uniquement sur la végétation et non pas les racines

Très intéressant pour la structure du sol, à condition qu’il ne soit pas asphyxié par des années de manque d’humus, un sol pas trop argileux, et un passage sur des allées Très amusant, mais je n’y crois pas beaucoup jusqu’à preuve du contraire

Le compost en gros andains

Un énorme progrès de notre société est la création de compost à partir des déchets verts Cela donne des gros andains qui ne sont pas souvent assez arrosés par crainte de fermentations anaérobies

Cela donne des cendres de champignons thermogènes et une matière trop souvent hydrophobe qui ne sera efficace pour votre jardin que quand vous l’aurez recomposté au fond de votre jardin La chaleur de ces tas est telle qu’un toute petite diversité biologique seulement peut ressortir de ces tas qui ne sont pas de dimension humaine

Le tas de déchets du fond du jardin

Si vous le voulez vous pouvez réaliser les deux phases de compostage en arrosant et en tassant beaucoup le tas du fond du jardin puis 2 mois avant l’utilisation un retournement avec émiettage lancera la fermentation chaude aérobie pour assainir le compost

LA MICROFAUNE DES COMPOSTS

La cétoine dorée

Ce magnifique et gros 2,5 à 3 cm coléoptère mordoré au vol lourd et sonore se nourrit au stade adulte de fleurs et de fruits Au stade de larve cela donne un énorme ver blanc avec une tête noire, c’est lui qui broie les éléments du compost et le digère pour donner des excréments bien enrichis en éléments nutritifs la densité de cétoine larve peut être impressionnante, c’est une nourriture très appréciée des volailles qui pondent après consommation des œuf plus gras, c’est très nourrissant,

Le lombric rouge

Ce vers de terre est un excellent signe de qualité dans un compost, il absorbe la matière et la digère en l’enrichissant en particulier en potasse assimilable, mais aussi en azote et phosphore, et micro organismes il adoucit le compost et aide fortement à son humification

Le cloporte

Ce cousin des crevettes est un crustacé de terre gris photofuge et aime les zones humides qui se roule en boule quand il est menacé, et sous forme de cette bille presque parfaitement sphérique roule dans la première anfractuosité Il peut exister des population de milliers de cloportes c’est parfois le signe d’un compost un peu sec car le cloporte aime l’humidité mais résiste bien au sec Il est défrichage, et aide à l’humification

L’araignée de compost

Cette araignée semble molle elle est brun rouge et contribue à équilibre biologique du compost

Les nématodes

Minuscules vers qui sont très utiles dans un sol sauf quand celui ci descend en dessous de 8/1000 d’humus, dans ce cas il devient le vecteur de maladies comme le court noué de la vigne, pour lequel un INRA vient d’être autorisé à rechercher un porte greffe transgénique la seule bonne solution et encore le bon compost qui contient des champignons nématophages, ces champignons forment des anneaux et quand un nématode passe dedans le champignon bloque le nématode et le mange

Le iule

le mille patte, d’autre cétoines plus petites et toute sorte de microorganismes contribuent à l’humification Plus la diversité en est grande , meilleur sera le compost, car chaque espèce apporte des éléments différents et le tout donne une structure aérée et granuleuse, hydrophile (un bon humus retient 40 fois son poids d’eau) et donc régulatrice en eau, la vie de ce compost se poursuivra dans le sol ou elle apportera toute sorte d’alimentation aux plantes avoisinantes dont des macromolécules comme des hormones dont le professeur Jaunard de l’université de science et techniques de Montpellier a prouvé que la cellule peut se nourrir directement, en évitant ainsi si elle le pouvait de synthétiser des éléments complexes qui contribuent à la résistance de la plante aux agressions de son environnement

La micro flore des compost

Les champignons thermogènes ont un rôle primordial ils font chauffer la matière en détruisant les mauvaises herbes en les cuisant, les antibiotiques et de nombreux produits chimiques Leur présence se signale par un blanchissement du compost par petite zone si c’est tout blanc c’est que le compost ne contient pas assez d’eau et vous avez déjà perdu beaucoup de matière par combustion (gaz carbonique et vapeur d’eau) voir fin de l’article

Utilisation des composts

Un compost ne vit que dans la partie aérobie de la terre soit dans les 10 à 30 premiers centimètres du sol, un apport en profondeur de matière riche en carbone est une catastrophe, quant on fait un grand trou pour planter un arbre, on ne doit pas mettre du compost en profondeur car cette partie du sol ne contient pas assez d’’oxygène et les fermentations putrides souvent pathogènes (apportant des maladies) se développent alors, comme les pourridiés Un apport d’éléments drainant pour les parties profondes est utile pour les terrains très argileux, l’humus et le compost sont utilisés en mélange au sol sur les 25 centimètres de surface

Conclusion

Un compost bien fait et de bonne qualité donne une fertilisation très économique en matière d’origine par rapport à un apport direct de ces matières au sol, rendement de 45% possible contre 7 à 12 % en ne créant pas le stress d’azote en excès ou carence de ces apports directs

Ce bon compost garantit une régularité d’apports alimentaire aux plantes comme l’expérience sur des pommiers réalisée par le GRAB qui a démontré qu’avec un seul apport au printemps les arbres n’ont jamais manqué d ’éléments nutritifs dans le sol avec un régularité opposée à l’apport d’un engrais soluble ou d’un apport de matière non composté au sol

La régulation hydrique d’un apport de compost garantit à un sol une fertilité bien meilleure, en nourrissant les vers de terre par exemple cet humus permet le drainage profond du sol (jusqu’à 3,5m pour les gros lombrics)

La présence des vers de terre augmentant donc la zone de sol fertile car oxygénée, prépare le passage des racines dont les arbres n’ont pas à perforer le sol, ces racines suivent les trous de lombric, les nitrates qui seraient dégagées sont récupérés par les racines profondes et ne vont donc pas polluer les nappes phréatiques

L’eau de pluie peut donc aussi se stocker dans le sol , mais aussi est drainée vers les fossés en permettant la réoxygénation rapide du sol qui ne s’asphyxie pas, quand il y a eu un bon apport de compost pendant plusieurs année les mousses disparaissent

Le sol change de structure il devient granuleux colloïdal, hydrophile, en gros fertile et efficace pour nourrir les générations futures sans effluent toxique

Le compost est un chemin privilégié vers l’humus qui est la seule base qui nourrit toute la planète, les dix premiers centimètres de notre terre sont la vie principale de la terre

Notes explicatives plus détaillées

L’équilibre de la vie du sol

La richesse de la vie du sol

Exemple de base :

Les nématodes et les champignons nématophages

Nous avons beaucoup entendu parler, ces dernières années des nématodes comme étant un ravageur des cultures.

Ceci est il faut le signaler une nouveauté liée à la consommation d’engrais sans apport de matières organique suffisant, et les nématodes, ces petits vers ou asticots, qui ne dérangeaient personne jusqu’alors, ont seulement trouvé comme milieu de développement la plantule de blé ou de vigne, l’ont attaqué et ont propagé en sus du parasitisme de base différents virus, sans compter les champignons qui ont trouvé la porte ouverte et ont fait n’importe quoi à l’intérieur d’une plante affaiblie.

Cela a créé de nouvelles souches de champignons qui auparavant pouvaient aider la plante et qui là ont nécessité une intervention chimique.

Un jour quelqu’un a eu une idée géniale, on va les empoisonner avant de semer ou de planter, et pour cela, il a fallu trouver un produit très efficace, et on a encore cherché parmi les produits existants.

On a choisi des produits que l’industrie chimique avait en stock avec une pression grandissante pour les détruire : les gaz de combat de la guerre de 14-18 et ses évolutions.

On faisait d’une pierre deux coups, on aidait l’agriculture et on se débarrassait d’un gaz très dangereux à stocker.

La chloropicrine et d’autres gaz très toxiques ont donc été homologués et ces traitement appelés désinfection du sol sont toujours inexplicablement utilisés.

L’idée pouvait être bonne, si cela marchait .Le problème dans un espace vivant, c’est que, quand on tue tout, ce qui revient en premier ce sont les bestioles nuisibles, puis leurs prédateurs, puis lentement au fur et à mesure de la disparition des résidus de produit par dégradation ou par infiltration dans les nappes souterraines, la vie reprend le dessus et l’équilibre biologique se réinstalle petit à petit.

Pour avoir épandu ces produits, certaines personnes sont mortes, mon père a été empoisonné par des seul résidus se trouvant sur les contrats, et tout cela pour des non résultats.

Des chercheurs en blé à Montpellier ont bétonné une serre pour la transformer en une véritable piscine étanche. ils ont traité la terre mise …et ont eu une attaque de nématode sur leurs plan de blé.

Depuis des recherches ont démontré que les nématodes ne peuvent pas être dangereux dans un sol suffisamment riche en humus vivant, c’est à dire pas trop traité, mais surtout qui ne soit pas trop riche en engrais chimiques.

Les prédateurs connus des nématodes deviennent alors suffisamment efficaces pour limiter son développement, ce sont en particulier d’autres nématodes et des champignons aérobies qui les piègent très efficacement dans leur filaments lassos et les digèrent.

LES CHAMPIGNONS AÉROBIES ET LES CHAMPIGNONS ANAÉROBIES

Les champignons aérobies

En gros les champignons et leurs mycéliums aérobies vivent en milieu oxygéné autrement dit dans la partie superficielle du sol, la partie travaillée et parfois dans les compost ou on les y élève, pour aider le redémarrage de la vie dans un sol .

Ils ne sont pas agressifs pour la plantes, ils sont commensaux, Ils contribuent à la transformation et la dégradation de la couche humique de la terre en milieu colloïdal riche en de très nombreux éléments nutritifs pour la plante

les champignons anaérobies

En gros la aussi les champignons et mycéliums anaérobies produisent des résidus azotés, qu’ils dégradent en l’absence d’oxygène.

Les produits de dégradation de leur vie sont souvent très agressifs pour la plante et brûlent les racines qui sont en contact, ils sont les seuls vraiment efficace à court terme pour dégrader les éléments dur et ligneux des végétaux et en particulier les celluloses.

Nous les utiliserons dans la fabrication des composts.

Ils sont souvent agressifs pour la plante et peuvent lui donner une maladie.

La aussi l’équilibre n’est pas un vain mot, pour qu’ils ne se développent pas plus que ce qu’il faut pour l’équilibre du sol il faut respecter le litage des zones du sol.

Si l’on met de la matière carbonée en profondeur, si c’est un petit morceau, cela ensemencera le sol avec un champignon, si il y en a beaucoup, cela va déclencher des fermentations et polluer le sol en excès de champignons et de produits de dégradation.

Voir les méthodes de travail du sol dans le chapitre mécanisation.

Les algues unicellulaires

De nombreuses algues qui vivent en vie ralentie quant il fait sec reprennent du service dès qu’il y a une rosée, elles aident à la vie du sol, mais sont souvent associées dans les mousses ou les lichens Les bactéries

Les azotobacter sont les plus connues, elles collaborent avec les légumineuse ou fabacées dans des grosseurs des racines pour transformer l’azote de l’air en azote assimilable par la plante

D’autres sont digèrent le bois et sont récupérées par les insectes en véritable élevage dans leur panse pour nourrir la bête ensuite Leur famille demandent un cours à elles seules

Les vers de terres nos copains laboureurs

Il existe certainement des centaines de sorte de vers de terre sur la planète, ils représentent la plus grosse et la plus infatigable masse vivante par genre d’animal sur la planète, des centaines de kilos par hectare, dans les sols riches mais des dizaines aussi dans les sols pauvres, ils sont en recul dans les zones cultivée car ils craignent l’agression des produits chimiques, mais aussi des engrais potassiques.

Ils remuent des tonnes de terre par hectare et par an à des profondeurs ou aucun outil ne peut aller et améliorent beaucoup la qualité du sol avec leur déjections riches en potasse assimilable mais aussi en micro-organismes.

A la suite de leur travail, les racines croissent sans difficulté dans cette terre assouplie de leurs galeries, et descendent alors rapidement jusqu’à 3,50 m de profondeur, pou faire remonter l’eau nécessaire à la plante

Dans nos contrées on retrouve la plupart du temps deux grandes familles, les gros qui peuvent atteindre une longueur de 20 à 25 centimètres, descendent dans le sol et en particuliers les sols argileux jusqu’à une profondeur de 2.50 m à 3.50 m, sont relativement lents et contribuent au drainage profond de nos terres, c’est souvent grâce à eux qu’une terre peut se ressuyer.

Les petits plus rouges et blancs, beaucoup plus actifs, 5 à 12 cm qui descendent jusqu’à 50 à 60 cm de profondeur peuvent être en très grand nombre au point de devenir une gène pour la création de semis dans un compost mal dégradé, qu’il viennent finir de transformer en sol humique.

Enfin les vers rouges très petits, ce sont ces derniers que l’on utilise dans la fabrication du lombricompost, ils ne se développent qu’en présence d’une grande quantité de matière organique à transformer, attaquent la matière tout en rendant la potasse plus assimilable, et en enlevant la force putréfactrice d’une accumulation de matières organiques…

J’ai vu l’effet du compost sur une zone de Camargue marécageuse, d’un bord d’étang boueux nous sommes passé en 3 ans à une zone beaucoup plus verte, vigoureuse et d’une bien meilleure qualité pour le pacage

Les algues et bactéries, et leurs apports

Vouloir se protéger des algues et des bactéries qui sont dans le sol et aussi stupide que possible, le vent, les souliers , l’eau d’un orage les transporte très facilement pour plusieurs milliers de kilomètres.

On soupçonne même certaines parties de la cellule des végétaux de contenir des petites inclusions génétiques (les mitochondries) qui une fois la cellule lysée (morte) sont capables de retrouver leur autonomie et, la plupart du temps s’attaquer au cellules faiblardes du voisinage en devenant virulentes.

Si la plante n’est plus en bonne santé, tous les microorganisme qu’elle a domestiqué reprennent simplement leur place dans le cycle de la vie et aident à décomposer les restes pour plus vite laisser la place au renouvellement de la vie, en limitant aussi les risques d’attaque par des microorganismes que la plante ne sait pas contrôler

On peut prendre pour preuve que la maladie terrible de l’encre qui a décimé les châtaigniers des Cévennes, n’a trouvé de solution que par l’inoculation d’un autre champignon non virulent qui prend la place et empêche alors le développement du ravageur,

Voir les méthodes de travail du sol dans le chapitre mécanisation.

 

Luc Meynard

Paysagiste et décorateur

passionné d’ethnobotanique

animateur ECOJARVI

jardin partagé coopératif et jardin ethnobotanique

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