Connaissance des origines des arbres et arbustes utilitaires de la zone méditerranéenne
Micocoulier, chêne vert, frêne, acacia, etc… tous spécifiquement utiles dans le quotidien de nos grands parents
La bruyère arborescente ou la bruyère à balais
Son origine se perd dans la nuit des temps
Craint le gel et le calcaire, sa zone de développement est plus basse que la zone de l’olivier, sa floraison est très mellifère mais le miel produit est très épais et nécessite une dépiqueuse instrument qui remue le miel au fond des rayons, miel souvent considéré comme médicinal
Ses rameaux sont de grands propagateurs du feu contrairement à la souche, il étaient très utilisés pour réaliser la brande, tresse de rameaux utilisée pour les ombrières de floriculture et aujourd’hui comme brise vue dans les jardin.
Les propriétés de la brande sont remarquables pour le fait que l’eau qui passe à travers ne tache pas car la bruyère ne pourrit pas, elle est donc régulièrement muillée pour refroidir l’ambiance par évaporation de l’eau, sa couleur vire rapidement au gris à la lumière, son seul inconvénient est les petites brisures qui tombent au premier coup de vent ou de pluie.
Habite surtout les zones à PH acides, connue depuis très longtemps pour la qualité presque incombustible de ses racines il a servi à transporter le feu, à faire des pipes, ses rameaux dont le bois est léfer ont servi à faire des balais, les tiges ont été utilisées pour faire des petites pièces comme des dents de râteau.
Le buis
Plusieurs variétés plus ou moins adaptées au climat méditerranéen
Sa croissance lente en fait un bois à grain très fin et un des rares bois européens plus lourd que l’eau, on peut trouver de véritable bonsaï naturels avec des buis de 20 ou trente ans dans un creux de rocher et ne mesurant pas plus de trente centimètres
Il est plus connu pour permettre des haies basses fondement des jardins « à la Française » taillé au cordeau et formant des dessins géométriques souvent très symétriques
L’odeur de son feuillage se rapproche de celle de la pisse de chat et proscrit cet arbuste des bouquets de fleuristes
Plante médicinale
En Provence les ouvriers des exploitations de polyculture, après avoir taillé la vigne allaient « faire du buis » dans les campagnes alentour, ces rameaux finement coupés à la hachette étaient incorporés aux compost pour l’enrichir, parlez moi donc de ces grands découvreurs du compost de broussaille !!!
Son bois a été utilisé pour de très nombreux usages, roulement, roulettes pièces d’usures, jouets , crosses de fusils, pièces gravées, statuaires, couverts, il se tourne remarquablement bien et se polit parfaitement
De nombreux instruments à vent ont été et sont encore fabriqués en buis, leur son est puissant et clair comme les fifres, les hautbois languedociens ou les cabrettes et boudègues
Ses racines n’ayant pas de sens de fibre ont été utilisées pour réaliser des boules de jeu de quille puis les premières boules de pétanque après avoir été couvertes de clous
Son proche parent le buis deS Baléares pousse beaucoup plus vite et a un grain moins serré, il a les mêmes usages mais des caractéristiques physiques de moins bonne qualité
La canne de Provence et la canotte
Proches cousins et usages complémentaires
Très anciennement importé d’Iran et des pays voisinS la canne de Provence ne se distingue du bambou que par la moindre tenue dans le temps de ses chaumes, car nous avons à faire à des graminées
Très volubile, elle préfère les terres riches et humides, mais se développe aussi sur les talus où elle a obligatoirement été plantée car ses graines ne sont pas fertiles or son bassin d’origine, elle a une qualité remarquable pour faire tenir des talus
La durée d’un chaume est d’environ 3 ans, la première année elle pousse très rapidement en profitant de l’énergie de toute la plante, la deuxième année elle fait des petits rameaux et est à sa meilleure résistance mécanique, et meurt vers la troisième année
Très utilisée pour servir de marque, de tuteur, de mesure, pour faire des haies brise-vent, comme flèche pour les arcs, refendue, elle sert à faire des canisses
Bois à musique très important pour les flutes, fifres et flutes de pan, les anches de hautbois, saxos et clarinettes après une cueillette et un séchage très soigné
Bois d’œuvre pour les plafonds, pour lesquelles elles servent de support au plâtre, mais parfois carrément de soutien des tuiles et d’isolant thermique comme dans les maisonstraditionnelles de Kabilie
Les industriels l’ont aussi utilisé comme matière de base pour faire un papier de belle qualité, et pour faire le fil de rayonne à partir de leur cellulose
Beaucoup utilisée en médecine ancienne elle est aujourd’hui pour ainsi dire oubliée dans ces usages
La canotte
est utilisée pour faire des toits en chaumes avec les maisons de gardian camargaises et des parasols et auvents qui isolent du soleil et de la chaleur
Elle était aussi utilisée pour réaliser des chemin en zone fangeuse pour stabiliser le sol, on la lie en fagots et on pose les fagots avant d’avancer
Le chêne vert
Prétendu fondement de la forêt originelle, les chercheurs ont établi que sa suprématie dans nos paysages était avant tout le résultat de l’exploitation de la forêt par l’homme
L’arbre à charbon de bois par excellence repousse régulièrement par cépée et est coupé quant sa taille est intéressante soit tous les 5 à 10 ans selon la croissance, après le bois est plus gros est charbonne moins facilement et il faudrait le refendre
En usage son bois est remarquable car il est imputrescible si il demeure dans l’eau, de nombreuses roues de moulins ont donc été réalisées avec ce bois très veiné et aux fibres très croisées, facteurs de résistance à l’usure mécanique
On trouve des meubles réalisés avec ce bois, qui sont très recherchés car de texture très particulière, tels des buffets languedociens
La coupe de bois de chênes dépend encore officiellement aujourd’hui du ministère de la marine, car les formes souvent tordues des grands chênes verts permettait de réaliser des pièces de bateaux de la marine nationale du temps de la navigation à la voile
Le chêne kermes
Ce chêne dit ilifolia (à feuille de houx) toujours vert et parfait combustible, a des racines très résistantes au feu comme la bruyère
Son intérêt économique était la cueillette des cochenilles pour faire le rouge de cochenille utilisé tant en alimentaire que pour des tissus
Le Frêne
Son origine se perd dans la nuit des temps
Il se resème facilement grâce à ses samares, graines dotés d’une aile qui font du vent son principal vecteur de propagation, les peuplements peuvent être denses et il est envahissant dans certains terrains
Dans le Tarn on peut remarquer des frênes têtards, chaque année les éleveurs les taillent et font sécher leurs branches en grange, lorsqu’en hiver ils donnent de ces branches, le lendemain il y a un doigt de crème de plus sur le lait
Bois d’excellence pour la fabrication de manches, de timons de charrette, de skis, d’arcs et de nombreux objets anciens, il n’est plus utilisé aujourd’hui que pour les manches, et quelques multiplis aux caractéristiques mécaniques remarquables, ainsi que pour de l’ébénisterie
Le bois des loupes de têtards est très apprécié comme bois de placage
Le houx
Son bois servait pour faire des brochettes , car c’est un bois qui durci très bien à la chaleur du feu,
on coupait une tête de houx , ensuite on la dégarnissait soigneusement de son écorce puis cela faisait un joli séchoir à tranches de cèpes, une fois finement tranché, le cèpe sèche vite, les asticots éventuels sortent de leur trou et tombent laissant les morceaux secs propres de vers
Son utilisation fondamentale est la décoration de Noël, du côté de Murat/vebre, des haies sont encore régulièrement taillées pour organiser ces bouquets de Noël, c’est par tonnes que ces bouquets souvent associés au Gui
Le micocoulier
Son origine n’est pas très ancienne dans la région
La graine est enrobée d’une fine pellicule de pulpe presque caramélisée, l’expression « on a mangé des micacoules », exprime une disette
Le bois est encore utilisé à Sauve pour réaliser des fourches traditionnelles en bois, selon un procédé de culture très lié à l’observation du comportement de l’arbre en fonction de sa taille
Les lamelle relativement blanches se coupent très bien dans le sens de la hauteur, elle sont encore rarement utilisées pour créer des colliers traditionnelles pour les brebis
Le Rhamnus alaterne ou alaterne ou nerprun
Son origine se perd dans la nuit des temps,
Cet arbuste typiquement méditerranéen, avec ses petites feuilles vernissées il résiste très bien à la sècheresse, dans un parc il peut être taillé en haie ou en taupiaire
Il produit des graines qui étaient cueillies vertes et séchées, donnent le « grain d’Avignon » Qui servait au premier rang des plantes tinctoriales pour la couleur jaune
Son bois souvent bicolore violet et jaune clair était utilisé en marqueterie (classement bois précieux)
Un exemplaire d’une espèce proche rare a été donnée par ECOJARVI au jardin des Plantes de Montpellier le Nerprun de Delécluse
Le Robinier faux acacia
Le robinier a été introduit récemment dans nos contrées, il est très aprécié pour ses qualités mellifères, pour tenir des talus et pour les fleurs qui font des beignets remarquables (attention ne pas abuser car légèrement toxique)
Son développement par drageons en font un arbre difficile à détruire, s’il se plait dans un endroit, en général frais ou humide, il est vite envahissant.
Une caractéristique particulière dans l’accroche des racines, il les plante de manière principalement traçante, puis les tend comme des cordes d’arc, à tel point que quand on donne un coup de pioche sur une de ces racine cela rebondit, et quant on l’a coupée, au moment de la fin de coupe, une rétraction violente se fait laissant un espace nettement plus grand que l’épaisseur de la scie
Bois des piquets et des manches, il se refend remarquablement, ses veinures vertes sont remarquables, l’odeur de son bois coupé est désagréable ainsi que la combustion de son bois qui tient bien le feu
Luc Meynard
Paysagiste et décorateur
passionné d’ethnobotanique
animateur ECOJARVI