FAUX SEMIS, VRAIE SOLUTION

Le travail du jardin est aussi de favoriser le développement des plantes comestibles ou vivrières, en voici quelques méthodes pratiques

 

Des solutions pour se débarrasser ou limiter les « mauvaises herbes » ou adventices

 

MAUVAISES HERBES, OU ADVENTICES

 

1) FAUX SEMIS , VRAIE SOLUTION.

Quelques méthodes pour les limiter ou les détruire en agriculture biologique

Principe de base, une allumette ne s’allume qu’une fois, une graine ne germe qu’une fois, il est donc très judicieux de faire germer les plantes avant de semer, c’est le principe du faux semis

Chaque graine ne germe que dans des conditions qui lui sont favorables, température du sol , niveau d’humidité, et surtout granulométrie et tassement

Les plantes à rosettes comme les pâquerettes ou la plupart des salades sauvages demandent un sol tassé presque asphyxié et pas obligatoirement riche, ce sont des petites graines

Les bettes maritimes, rumex (oseille sauvage), céréales et petites légumineuses se contentent de sols graveleux, mais poussent aussi en terrain compacté et fin

Les fèves, très grosses graines, et les pois supportent un sol plus grossièrement travaillé type de sol convenant a d’autres graines qui gênent aussi ces plantes

Pour chacune des culture que vous ferez une gamme d’herbe va pousser avec, si vous voulez supprimer ces herbes, il faut faire comme si on semait la plante choisie, on laisse germer ou l’on fait germer (avec un arrosage si nécessaire) et si la température physiologique est bonne, de nombreuses graines de plantes spontanées vont germer, il suffira d’un petit binage pour tout détruire, et recommencer autant qu’il le faut pour limiter le travail de sarclage à la main

 

2) BUTTAGE ET PLANTES SARCLÉES

Les plantes sarclées sont les pommes de terre, les fèves, les pois et certains choux pour le buttage, le maïs le tournesol, les choux, betteraves, etc

mais aussi toutes les céréales peuvent être sarclées avec une augmentation de la densité sur le rang et des rangs plus espacés avec des rendements très intéressants jusqu’à 80 quintaux hectare en Bretagne en blé améliorateurs, avec un énorme avantage sur les besoins en eau qui sont fortement limités (pour l’arrosage on dit qu’un sarclage vaut 2 arrosages) et donc une bien meilleure adaptation aux sécheresses, avec aussi un travail presque aussi rapide qu’un désherbant avec des bineuses conformes au semoir utilisé et un nombre de passages limité

Le fait de buttages ou sarclages successifs rapprochés permet de détruire toute jeune herbe envahissante, ce sont donc des cultures très proches de l’utilisation de la technique du faux semis, ces cultures sont donc réputées et de fait nettoyantes

 

3) ENGRAIS VERTS

voir article « engrais vert où et comment »

 

4) PAILLAGES

A l’origine le paillage c’était mettre de la paille sur le sol en tapis, aujourd’hui, de nombreuses matières comme l’écorce de pin, les copeaux de bois parfois très colorés, des déchets de casserie de noisette ou simplement la coupe d’un gazon sont étendus au sol près des plantes

Dans l’agro-industrie ou dans les techniques de paysage on fait aussi appel à des films de plastiques transparents pour chauffer la terre des asperge ou des melons, mais aussi des films plastiques opaques pour tuer l’herbe qui germe, en privant ces plantes de leur première nourriture qui est la lumière

Ces mêmes films sont aussi utilisés pour créer une haie, en limitant fortement l’herbe au pied des arbres, avec l’énorme défaut que les racines sont un peu désorganisées car elles prennent l’habitude de chercher prioritairement l’eau de condensation sur le plastique au lieu de développer leur système racinaire vers le bas comme toute plante qui se respecte en climat méditerranéen

Ces films plastique sont une pollution durable dans le champs où ils ont été mal arrachés, selon leur composition ils donnent des composés chlorés (pvc) qui se recombinent avec le sol pour donner des produits chimiques qui peuvent être très toxiques, et des petites plaquettes qui migrent dans l’eau et vont jusqu’à la mer pour se regrouper sur certaines plages comme au Liban ou certains poissons ont leurs branchies pleines de microfibres, avec tous les risque que cela comporte, intoxication, défaut d’oxygénation

Pour les polyéthylènes, tous traités pour se dégrader, la aussi des microfibres se détachent et se multiplient sans aucune étude sérieuse à ma connaissance sur les recombinaisons avec la chimie naturelle du sol, de sa vie et des vies qui en dépendent

Ces plastiques paillage sont avantageusement remplacés par des papiers fortement compressés qui, du fait de ce traitement mécanique ne se réhydratent que très lentement pour donner au bout de deux ou trois mois des fibres tout à fait assimilables par le sol et contribuent même à l’enrichissement en taux d’humus

Les trois fonctions principales d’un paillage sont:

limiter la transpiration du sol

Limiter la prolifération des adventices

Apporter une matière qui va s’humifier et favoriser ainsi la croissance de l’arbre

 

Paillages hors sol

D’autres types de paillages sont des tissus de plastiques qui laissent passer l’eau, mais pas la lumière

les plantes comme les paillages hors sol de pépinière ou de serre intensive

 

Les voiles d’hivernages

L’eau une bonne partie de la lumière passent mais pas le froid comme les voiles d’hivernages souvent commercialisés sous le code de P17 ou P 30

Ces films très légers en « non tissé » permettent de limiter les effets du gel jusqu’à4 ou 6 degrès selon leur épaisseur en cas de gelée matinale

 

5) DÉSHERBANTS

Désherber en bio pourquoi pas ? Mais n’est-ce pas un contresens !

un désherbant actif d’usage domestique quotidien, mais on ne savait pas !

Matière active existant dans la nature, ce désherbant polyvalent organique (il contient du carbone), élimine les mauvaises herbes par contact, il est très polyvalent et peut être employé de février à novembre !!!

Et pour13,50 €, vous avez un pulvérisateur en plastique vert éclatant et jaune citron contenant 0,9 L d’acide acétique à 10%

Autrement dit du vinaigre d’alcool que vous retrouvez à peine moins concentré chez n’importe quelle grande surface à 0,60€ le litre

A essayer et confirmer, avec une possible variante si votre pulvérisateur ne contient pas d’aluminium ou de métal non inox qui est de rajouter un peu de sel marin (1 cuillère à soupe par litre) dont la présence rend l’acide beaucoup plus virulent

 

6) BRÛLER LES PLANTULES

Trois manières de les brûler,

le feu avec un chalumeau à gaz dont plusieurs fabricants vantent les mérites

La vapeur d’eau ou l’eau bouillante, version plein champs de votre nettoyeur à vapeur

L’alcool à brûler pulvérisé qui brûle sans feu les plantules touchées

 

7) UNE BROUETTE DE COMPOST CONTRE LE CHIENDENT

Pour les vivaces comme le chiendent, mon arrière grand père procédait ainsi:

Il repérait une matte de chiendent avec un chiffon coloré ou par le nom de la parcelle de vigne et le nombre de souche dans le n ième rang et appelait un ouvrier « Fernand, la vigne des eschalas, au troisième rang la vingtième souche, il y a une matte de chiendent, porte-y une brouette (de compost), et que tu n’étales pas trop!

Quand le cheval arrivait à cet endroit le laboureur relevait la charrue, et on attendait ainsi une année au moins et quand mon arrière grand père trouvait que c’était le bon moment

« Fernand, tu te souviens les eschallas, retourne-y avec la fourche, c’est bien monté »

Et Fernand prenait sa brouette et aller secouer le chiendent qui était tout monté dans le compost, et après cela regardait bien si quelque brin ne tenait pas encore en terre pour l’enlever jusqu’au dernier

8) LA BINEUSE ET LE FÉNÉANT OU POUSSE POUSSE

désherbage mécanique fait l’objet d’un article paru ou à paraître

 

Luc Meynard

Paysagiste et décorateur

passionné d’ethnobotanique

animateur ECOJARVI

jardin partagé coopératif et jardin ethnobotanique

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